Les Assises des délais de paiement, le 28 octobre, une étape obligée pour réussir ensemble la reprise économique
La 7e édition des Assises des délais de paiement se déroulera le 28 octobre prochain dans des circonstances inédites suite à la pandémie de la COVID-19. Tandis que s’amorcera une reprise économique espérée après la sidération du début d’année, cet événement organisé par l’AFDCC et la FIGEC, rassemblera institutionnels, chefs d’entreprise, experts, partenaires et professionnels de l’information d’entreprise, du recouvrement de l’enquête civile et plus particulièrement de la gestion de risque client. Nous avons donné la parole à Charles Battista, président de la FIGEC, afin qu’il trace un premier état des lieux de la situation économique et explique en quoi cette année, la matinée des Assises des délais de paiement constituera un rendez-vous majeur.
Avant tout, nous ne devons pas oublier celles et ceux qui ont été frappés par la COVID-19 et qui continuent de l’être, car cette crise nous marquera plusieurs années encore.
Souvenons-nous que le 16 mars dernier, le président de la République annonçait les mesures sanitaires, dont le confinement sur tout le territoire, et que dès le lendemain la France était à l’arrêt, à l’exception notable en particulier des personnels soignants très sollicités. Ainsi, les chefs d’entreprise et leurs salariés dans de nombreux secteurs, voyaient brutalement s’arrêter leur activité sur une période qui aura pu durer jusqu’à trois mois pour certains d’entre eux. Le plan massif d’aide de l’Etat les a heureusement soutenus en partie, sans quoi, le choc se serait révélé fatal pour des dizaines de milliers de TPE/PME à la trésorerie souvent fragile. Mais certaines d’entre elles n’ont pu bénéficier de tous les dispositifs mis en place. Ainsi, la BPI France et FBF constatent actuellement un taux de refus d’accès au PGE relativement modéré, inférieur à 3% des demandes adressées aux banques françaises, mais il reste plusieurs milliers d’entreprises pour lesquelles il faut trouver d’autres solutions.
Les conséquences de cette crise commencent seulement à être mesurées plus précisément. Déjà, il est probable que l’économie mondiale connaisse cette année sa pire récession depuis la Grande dépression, soit une récession plus grave que celle observée lors de la crise financière mondiale il y a une dizaine d’années. Il faut bien être conscient que la reprise qui s’amorce n’est encore qu’un rattrapage des bons de commande en cours et qu’elle est loin de garantir le retour à la normale.
Pour aboutir à une reprise d’activité réussie, la trésorerie est un sujet de préoccupation majeur des chefs d’entreprises. Pour commencer, ils vont devoir rembourser les charges qui avaient été décalées grâce à des carnets de commande qui sont pourtant loin d’être remplis. Or, je constate que les retards de paiement sont montés à 12 jours ½ sur le mois de mai et que cette tendance concerne les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs.
On comptabilise environ 4.300.000 entreprises en France dont environ 250. 000 étaient considérées à risque avant cette crise. 53.000 avaient malheureusement défailli en 2019 et cessé toute activité ; aujourd’hui, si la proportion de défaillances devait rester la même, leur nombre dépasserait les 100.000.
Jusqu’à présent, le parachute des pouvoirs publics et la fermeture des tribunaux de commerce avaient artificiellement ralenti la hausse des mises en faillite, mais il est à craindre que leur nombre s’accroisse très vite à partir du second semestre 2020 et toute l’année 2021.
Ainsi, face à la dégradation accélérée de la trésorerie des entreprises, nous devons mettre de côté nos intérêts propres pour instaurer un échange d’expérience décloisonné, un partage généralisé des bonnes pratiques et une réflexion commune entre toutes les parties prenantes de l’économie française. N’oublions pas aussi que les Credit Managers de l’AFDCC et les entreprises de la gestion du risque client de la FIGEC, sont avant tout des médiateurs financiers qui ont pour objectif principal de rapprocher créanciers et débiteurs. La base de nos métiers est le dialogue, nous avons par conséquent besoin que les entreprises se parlent.
C’est pourquoi, les Assises des délais de paiement entendent cette année encore, réunir experts, professionnels de l’information et du recouvrement ainsi que la Médiation des entreprises, afin de proposer aux chefs d’entreprises, des solutions concrètes et faciles à mettre en œuvre.
Je le dis très clairement, il ne s’agira pas pour les uns ou les autres de venir durant cette journée mettre en avant une simple démarche commerciale, mais de présenter des actions qui facilitent et accélèrent le règlement aux TPE/PME de l’argent qui leur dû !
Je rappelle simplement que le crédit inter-entreprises, somme toute nécessaire, se chiffre à environ 700 Mds €, et que sur ce total, 35% seulement font l’objet de factures payées à l’heure ! 450 Mds € sont toujours ainsi indisponibles pour les entreprises qui en ont cruellement besoin !
Bien entendu, il ne s’agit pas de jeter la pierre sur une catégorie précise d’entreprises. Les difficultés de traitement des factures, surtout pour les grands groupes, qui en traitent pour certains des millions, les organisations parfois trop cloisonnées ou les processus trop rigides, nuisent au respect absolu des délais de paiement tels qu’ils sont prévus par la loi. Toutefois, il convient de dénoncer avec fermeté les manquements à l’éthique tels que les renégociations forcées de contrats déjà signés ou la pratique qui consiste à faire de la trésorerie sur le dos des fournisseurs. Nous ne pouvons plus le tolérer !
Cette nouvelle édition des Assises des délais de paiement est l’occasion de nous prendre en charge pour suppléer un État qui ne peut pas tout. Cette crise a exacerbé des tendances déjà existantes et connues : délocalisation excessive de plusieurs secteurs stratégiques, rupture technologique, empreinte carbone trop lourde, rémunération de l’actionnariat au détriment des investissements dans l’appareil productif.
Nous devons veiller sur nos entreprises, en particulier les TPE/PME qui sont innovantes et les principales créatrices d’emplois. L’enjeu des délais de paiement étant crucial pour la réussite de la reprise économique, j’appelle à une mobilisation forte pour cette 7e édition digitalisée des Assises des délais de paiement durant la journée du 28 octobre.
Soyons solidaires, soyons groupés, soyons réactifs.
INSCRIPTION GRATUITE AUX SÉQUENCES DES ASSISES DES DÉLAIS DE PAIEMENT LE 28 OCTOBRE
https://app.livestorm.co/assises-des-delais-de-paiement